L’amour sans émotion… et sans
fantasmes
Partie 4 : L’amour bretzel
à répétition ?
Si j’ai
approché un peu l’Amour, c’est en « faisant
l'amour vrai ». Je reconnais que cette approche
est timide, elle fatigue mon ego. Pourtant, ma
volonté est ferme. Je veux.
Mais QUI veut ? Je le
vois bien, il y a encore de l’ego.
Comment vouloir sans vouloir ? Simplicité,
présence, petit à petit, patiemment.

Je ne
suis pas complètement intégré certes, mais
suffisamment pour atteindre un bon niveau de
détachement et d’impersonnalité. Ces conquêtes
ont été assez laborieuses et je ne peux même pas
en être fier sans que l’ego en tire profit. Le
travail n’est d’ailleurs pas fini et
la vie se charge avec
succès de me présenter les lames tranchantes
pour que je me « détache » encore et encore,
avec souvent quelques entailles dans ma chair
émotionnelle.
Je
progresse en suivant mon chemin de guerrier
intérieur. N’est-ce pas l’essentiel de la vie,
le reste n’étant que le décor du théâtre ?
Pour un Guerrier de
lumière, tout ce qui arrive dans sa vie lui est
égal. Au plus peut-il avoir une
préférence pour telle ou telle chose, sans
attachement si cela ne se produit pas. Mais
quand je sens une
« érection du cœur » pour une femme, ce
non-attachement devient « inhumain »,
même si j’ai fait ma demande d’enrôlement pour
le règne suivant, le règne divin. Ce manque de
détachement me ralentit en chemin pour canaliser
la pulsion animale vers l’Amour charnel sacré —
qui est dans les faits un « ne-pas-faire ».
Quand un
tel état de grâce me touche, j’exprime
suffisamment d'amour pur, désintéressé, avec mon
propre corps pour atteindre cette énergie si
fine qui émane des profondeurs de la femme. J’ai
senti ces énergies divines profondes monter de
son centre à elle. Les ai-je recueillies ? Je ne
sais pas. Je me suis senti caressé par un
profond bien-être, une paix sans nom, sans même
avoir éjaculé.
Ce qui
est sûr, c’est que ces moments ne passent pas
par une technique. Il ne s'agit pas d'excitation
et d'orgasme qui sont gratifiants pour l’ego et
me donnent une forme d'autorité si je la réjouis
ainsi. Mais je sens bien que ce n’est pas ce que
la Déesse en elle recherche vraiment, même du
fond de son subconscient. Si je n’avais pas ce
sentiment, je baiserai comme tout le monde et ne
chercherais pas plus loin.
En
pratiquant une sexualité orgasmique,
j’ai pu satisfaire des
femmes comme un bon repas le ferait. Mais je
ressentais qu’elles avaient encore la faim au
ventre et la sourde sensation de ne
pas avoir été véritablement aimées. Projection
de ma part ?
Je me
souviens de l’une d’entre elles qui avait
constamment envie de faire l'amour, trois fois
par jour et plus. Pour ma part, mon rythme était
plutôt d'une fois par semaine (comme quoi un
homme n’a pas tout le temps envie de baiser !)
Nous ne réussissions pas à nous accorder jusqu'à
ce que je remarque que
chaque fois que le plaisir montait dans son
corps, elle trouvait un prétexte pour s'en
couper. Généralement, je servais
d'exutoire : je lui « faisais mal » en appuyant
trop d'un côté ou en lui coinçant des cheveux
sur l’oreiller. Tous les prétextes étaient bons.
J'avais l'impression
d'être un chevalier en armure en train de faire
l'amour avec une libellule toute nue !
Dans de telles conditions, c'est comme si elle
mangeait quelques bretzels : une heure après
elle avait encore faim.
Jouer
avec ces énergies subtiles, c'est aller à la
rencontre de la mort de l'ego. Dans une
sexualité de tension, rien ne se passe ou
plutôt, le maximum que je peux ressentir, c’est
une détente. C’est un abandon à la mort qui est
nécessaire. « Mourir
avant de mourir, pour se rendre compte que la
mort n’existe pas » disait Eckhart
Tolle.
Faire l'amour, conduit
vraiment à une mort avant d'exploser dans la
lumière. La mort fait souvent peur et
son seul antidote véritable c’est l’Amour.
Peut-être approcherons-nous ainsi des anciens
mythes Atlantes, où les couples qui faisaient
l’amour de manière divine étaient immortels.
Question
: dans votre expression sexuelle, avez vous le
sens de pouvoir descendre bien plus profondément
en vous-même et vous élever dans la lumière que
vous ne l’avez déjà fait ? Ou bien, vous
souvenez-vous d’une fois particulièrement sacrée
et subtile, où vous êtes partis vers l’extase,
avec ou sans orgasme ?
Votre
réponse à
guerrier@viiif.net
La suite...
La naissance de la démone
« Ne mélangez pas le
désir et l'amour. Le désir recherche
frénétiquement une « gratification » après
l'autre. L'amour est satisfait en soi. » |