L’amour sans émotion… et sans
fantasmes
Partie 7 : Extase.
Elle : Trois
bougies allumées, assis dans le lit côte à côte,
nous avons médité. Dans ma méditation, j’ai
ressenti plein d’amour de la présence du Christ
en moi. L’intensité était telle que j’en ai eu
des larmes aux yeux.
Lui : Dans ma
méditation, j’ai vaguement senti qu’il allait se
passer quelque chose ce soir en elle et en moi
après cette belle journée. J’ai demandé
intérieurement d’être guidé pour avoir
l’attitude juste, poser les gestes appropriés,
sans prévision, sans retenue non plus.

Elle : Nous
nous sommes ensuite couchés nus, l’un contre
l’autre et nous avons commencé à nous caresser
quelques instants. Il m’a ensuite pénétré
doucement, comme d’habitude, avec seulement de
très légers mouvements. Il m’a fait prendre
conscience que mon corps était un peu tendu.
Lui : J’avais
le goût d’aimer, au-delà de ce que j’avais été
capable jusqu’à maintenant. J’ai ressenti ce
sentiment plusieurs fois déjà avec elle, sans
pouvoir me dépasser davantage. Notamment,
j’avais remarqué que je n’osais pas toujours
poser les gestes que je sentais quand ils
étaient trop forts, intenses ou rapides. Je me
voyais retomber dans de la sexualité sans
conscience.
Ce soir,
je me sentais doux, mon pénis immobile, bien au
chaud au fond de son vagin. Puis, j’ai eu le
goût de faire des mouvements et je me le suis
permis. Je me sentais vraiment avec elle, en
état d’amour, sans émotion, juste un profond
respect, peut-être que je pourrais aller jusqu’à
dire de la dévotion. Une dévotion pour la
féminité qu’elle incarne. Pourtant, au bout de
quelques mouvements, quelque chose n’allait pas.
Je ne me sentais pas à l’aise physiquement. Il y
avait de la tension chez elle que je ressentais
dans la force de ses mains qui enserraient mes
épaules. Je la sentais contractée. J’ai partagé
mon inconfort et l’ai invité à se détendre, ce
qu’elle fît tout de suite – elle est vraiment
adorable et volontaire au point que si je
voulais la résumer son attitude en un mot enjoué
ce serait : « D’accord !»
Elle : Je me
suis complètement abandonné à lui, et j’ai
laissé mes bras tomber de chaque côté de mon
corps. Puis j’ai senti ses mains prendre mon
bassin, et me tenir fermement.
Lui : J’ai
laissé son bassin reposer complètement dans mes
mains et afin de l’aider, j’ai commencé un léger
balancement de gauche à droite de plus en plus
ample, jusqu’à ne plus sentir aucune résistance,
jusqu’à ce que je sente que ses fesses, son
bassin et son vagin soient si détendus qu’ils
semblent détachés de son corps. Puis j’ai
commencé un mouvement de pénétration circulaire
de bas en haut, comme si j’étais une vague qui
entrait puis se retirait après avoir glissé
jusqu’au fond de son vagin. Je sentais mon
énergie sexuelle forte, mais stable, sans
expansion, malgré des mouvements de plus en plus
intenses. Cette fois-ci, toujours en contact
d’Amour conscient avec elle, je me permettais de
me laisser aller.
Elle : Il
faisait une sorte de vague en me pénétrant et
j’avais l’impression d’être une fleur bercée au
soleil. Il m’a rappelé de garder ma respiration
souple et continue chaque fois que je la
retenais un instant. Je ressentais de plus en
plus de plaisir, sans aucun fantasme ni
intention. Un plaisir bien différent de la
sexualité animale que nous avions vécue lorsque
nous avions joué à la proie et au prédateur, il
y a deux semaines. J’étais tellement bien, en
paix, en confiance.
Après
quelque temps de délice, une grande émotion est
montée. Il m’est très difficile de l’expliquer
ou de la décrire. Je peux juste dire que c’est
quelque chose que je n’avais jamais vécu, un
Amour si grand, si fort, si puissant que je me
suis mise à pleurer avec des soubresauts. Je me
demandais ce qui se passait. Je ne comprenais
pas. Comme si je pleurais de joie avec le
sentiment de retrouver quelque chose ou
quelqu’un que je n’avais pas vu depuis des
années, des siècles mêmes. J’ai vécu cette
expérience comme une grande extase d’Amour pur.
Lui : Tenant
son bassin dans mes mains, la tête enfouie dans
le creux de son cou et l’oreiller, je n’avais
plus le contact de ses yeux si doux, si
profonds. J’appliquais ma conscience à rester
présent et je la sentais toute là. Mon plaisir
était constant, sans montée incontrôlable. Je
sentais le sien monter quand des soubresauts
m’ont fait me redresser légèrement. J’ai tout
d’abord cru qu’elle avait eu un orgasme et
riait. Mais elle pleurait à chaude larme et j’ai
voulu lui transmettre tout l’amour dont j’étais
capable en la serrant dans mes bras. Quand les
larmes finirent de couler, elle me regarda
doucement et me chuchota : « Je dois le dire
comme cela : « Nous voulons te remercier avec ce
geste ». Et en le disant, elle posa la paume de
sa main sur mon visage.
La suite... Qui éduque
qui?
« Les gens qui avancent
sur le chemin de la réalité sont ceux qui ont
préféré laisser ceux de leurs amis qui
désiraient demeurer dans le désert de
l'illusion. » |