faire l'amour de manière
sacrée
Savez-vous faire l'amour ?
Moi non.

Personne
ne m’a appris. Bon, je sais faire un enfant, ça
oui, même quand je ne veux pas. Mais faire
l’amour, je ne sais pas, même quand je veux de
tout mon cœur.
J’ai cru
que les femmes savaient. J’ai voulu apprendre
avec plusieurs compagnes. Elles étaient peu
loquaces sur le sujet et en guise d’amour j’ai
rencontré malentendus et souffrances. Ho! Je
n’étais pas le seul : l'une ou l'autre des
parties des couples que je connaissais, parfois
les deux, se sacrifiaient soit dans une
abstinence généralement masculine, soit dans une
suractivité sexuelle non désirée, souvent
féminine. À se demander si « faire l’amour »
n’était pas simplement un terme romancé, inventé
par les hommes pour séduire les femmes et
augmenter la fréquence des actes de «
reproduction de l’espèce ». Et puis j’ai trouvé
une piste, perdue dans la gamelle tantrique, du
« Chemin de l’extase» et de la « la célébration
sexuelle », en passant pas « Faire l’amour de
manière divine ».
J’ai
compris que les femmes que j’ai « compagnonnées » intimement ont complètement perdu le sens de
ce que c’est que faire l’amour depuis qu’elles
ont « acheté » la sexualité masculine de
performance et la course à l’orgasme. Comme les
hommes en général et moi en particulier
l’ignorons aussi, l’Amour est dans de beaux
draps !
Dans la
pratique à deux, j’allais d’échec réussi en
échec réussi. J’ai éteint petit à petit mes
désirs, avec succès je dois dire. Ho! Je n’ai
pas beaucoup de mérites : l’un après l’autre,
une fois accomplis, ils me laissaient dans
l’insatisfaction. Je suis ainsi arrivé à un
point sans désir… et sans aucune motivation !
J’ai
alors aimé une femme… sans désir, durant 7 ans.
Nous ne faisions que rarement l’amour. Aucun
attrait physique l’un pour l’autre. Pour tout le
reste, c’était l’accord parfait, une merveille.
Pur plaisir, pas une dispute, du rire et une
complicité à créer une fission nucléaire. Elle a
fini par ouvrir les yeux et voir qu’on ne
faisait pas vraiment un couple et elle est
partie. J’étais d’accord avec elle, une dernière
fois.
Et la
question est ressortie : qu’y a-t-il de si
important dans la sexualité pour que son absence
puisse balayer tout le reste du bonheur ?
J’avais déjà eu cette interrogation il y a 20
ans, lorsque ma femme, la vraie selon les
registres, est partie après cinq ans et deux
enfants en disant : « Je n’ai plus de plaisir
dans la relation. »
Je suis
allé d’expérience en expérience, chacune de
quelques années, et cela n’a fait qu’éliminer
les solutions que j’espérais. Je me dupais
moi-même, croyant chaque fois découvrir une
piste qui menait à me séparer de l’autre… d’une
façon différente. Nos egos tenaient à avoir
raison, sans le dire ouvertement, cachés
derrière une apparente bonne volonté à changer.
À
l’évidence, je ne savais pas aimer.
Aimer ne
s’apprend pas contrairement à ce que je croyais
entendre des bouches féminines.
Le peu d’amour
véritable que j’ai pu exprimer est survenu quand
plus rien ne s’est mis en travers de sa route.
Quand il n'y a plus eu d'activité de « moi qui
désire parvenir à un résultat ». Cela non plus
ne s'apprend pas. Ça se pratique petit à petit
et je comprends tellement lentement que j’ai
encore essayé de faire l’amour dernièrement.
Ce n’est
pas la question elle-même – sex or not sex –
mais ma façon d’aborder le problème qui est
important. Lorsque je pensais « faire l’amour »,
tout était bon pour me fuir moi-même, avec ou
sans érection, orgasme ou non, dans un sens ou
dans l’autre sur le ruban à mesurer le plaisir
et la souffrance. Faire l'amour ne s'apprend
pas. C'est comme aimer. Cela survient quand on
arrête de faire et de vouloir.
Faire
l’amour, pour la femme, c’est une délivrance.
C’est lui permettre de mettre au monde les
énergies les plus subtiles qu’elle porte, et ces
énergies sont « Amour pur ». Mais elle n’y
arrive plus, faute d’un compagnon aimant, sinon
à travers ces trésors d’amour que sont les
enfants. Car ouvrir ce coffre au trésor prend
une clé. Cette clé, c’est le pénis de l’homme.
Et depuis 12000 ans, il ne sait plus s’en
servir.
J’ai
retrouvé cette clé. Mais lui redonner vie est
lent. Il y a tellement à désapprendre, tellement
de tension et de vouloir à dissoudre. J'en ai eu
un aperçu dernièrement. Le chemin vers l'extase
a été ouvert, mais pour une courte durée :
toucher à ces états d'être est consumant pour
l'ego. La relation est en convalescence pour
grandes brûlures. Durées de guérison ?
Indéterminée. Les larmes sont cicatrisantes. Je
partagerai une prochaine fois les deux « erreurs » qui me sautent au visage maintenant. J’étais
pareil à l’école : je comprenais la leçon
seulement lors de la correction de l’examen que
je venais de rater. Heureusement que nous ne
sommes pas sur Terre pour avoir des résultats,
mais pour grandir en conscience.
La suite...
La fin de la guerre des
sexes
« 4. Nous sommes
alignés sur les mêmes buts fondamentaux, même si
nos styles d'action sont différents. »
Entente pour une
relation saine |